Textures et couleurs
Comme les architectes éclectiques de son époque, Strauven utilise tous les matériaux et techniques à sa disposition – tant les traditionnels comme la pierre, la brique et le bois, que ceux en vogue au tournant du siècle comme le métal, le sgraffite et le vitrail. Son originalité réside toutefois dans la manière dont il combine les matériaux, exploitant leurs coloris pour un effet vibrant ou créant des associations constructives inattendues.
Strauven n’a conçu qu’une seule façade toute en pierre, blanche et bleue, rue Souveraine no 52 à Ixelles. La pierre, il l’utilise habituellement pour ponctuer des façades de briques. Ce n’est sans doute pas tant – comme on le lit souvent – pour des raisons financières qu’il jette son dévolu sur la brique, que pour la large palette qu’offre ce matériau traditionnel bruxellois : briques rouges, orangées, jaunes, brunes, crème, briques vernissées dans des teintes crème, vertes ou bleues. Quant au métal, Strauven multiplie poutrelles, grilles, garde-corps, colonnettes et autres supports en fonte ou fer forgé.
S'il puise dans l'offre commerciale pour certains garde-corps en fonte, il dessine lui-même dès 1902 un modèle qu'il mettra maintes fois en oeuvre, comme ici, dans sa maison personnelle.
Comme d'autres, Strauven se plaît à strier ses façades de briques colorées. Il se singularise toutefois par le rythme imprimé à ces alternances, comme ici, où les ligne crème, qui dominent au rez-de-chaussée, cèdent progressivement le pas aux lignes rouges, qui finissent par prendre le dessus.
Ce qui fait aussi la signature de l’architecte, ce sont les associations de matériaux originales, voire improbables, qu’il imagine. Ce balcon de pierre repose sur des consoles métalliques prenant elles-mêmes appui sur un meneau de pierre, à son tour posé sur une traverse métallique.
En matière d’audace constructive, il y a chez Strauven une tendance à vouloir défier les lois de la gravité : en témoigne son usage de l’arc inversé dans certaines fenêtres du no 53-61 avenue Louis Bertrand ou, plus spectaculaire, dans la poutrelle soutenant l’oculus de la maison de Saint Cyr.
Strauven n’a conçu qu’une seule façade toute en pierre, blanche et bleue, rue Souveraine no 52 à Ixelles. La pierre, il l’utilise habituellement pour ponctuer des façades de briques. Ce n’est sans doute pas tant – comme on le lit souvent – pour des raisons financières qu’il jette son dévolu sur la brique, que pour la large palette qu’offre ce matériau traditionnel bruxellois : briques rouges, orangées, jaunes, brunes, crème, briques vernissées dans des teintes crème, vertes ou bleues. Quant au métal, Strauven multiplie poutrelles, grilles, garde-corps, colonnettes et autres supports en fonte ou fer forgé.